Quand le télétravail s’incruste à la maison…

Au début quand on m’a dit qu’il allait venir à la maison, je n’y croyais pas. Cela faisait tellement longtemps qu’on en parlait sans que jamais rien ne se fasse. Cette décision était inespérée, j’étais à la fois impatiente et pleine d’espoir. Quelle excitation !!

J’en ai tout de suite parlé à la maison … on a organisé une grande réunion de famille pour que chacun exprime ce qu’il attendait de cette arrivée. Tout le monde n’y voyait que du positif : les enfants auraient quelqu’un qui les aiderait davantage pour les devoirs mais aussi pour jouer… puisqu’ils rentreraient plus tôt à la maison ! Mon mari sentait bien que l’organisation de la maison serait plus simple et qu’en ayant plus de temps, le couple pourrait enfin souffler.

Il est arrivé très vite. Il faut dire que toutes les conditions étaient réunies et le contexte s’y prêtait.

On l’a accueilli comme un prince, on lui a tout de suite trouvé une place, un endroit rien qu’à lui pour qu’il se sente bien. En plus, on voyait bien que certains de nos amis nous enviaient … normal, beaucoup n’avaient pas cette chance !

Les premiers temps … une vraie « lune de miel » tout allait bien. C’est au bout de quelques mois que nous avons commencé à nous poser des questions. Nous n’avions pas vu le temps passer, il faisait beau puis très vite étaient arrivées les grandes vacances scolaires qui nous avaient permis de prendre nos distances … mais en septembre à notre retour … nous étions étonnés de voir qu’il était toujours là, il n’avait pas bougé.

Nous ne nous étions effectivement pas mis d’accord sur la durée de son séjour … combien de temps encore squatterait-il notre chambre d’amis ? D’ailleurs … nos amis, on ne les appelait quasiment plus, il nous prenait tout notre temps et avait fini par nous isoler … .

En plus, il commençait à prendre ses aises, il s’installait de plus en plus dans le salon et parfois même il restait toute la journée au fond du canapé !

Sa présence a fini par créer des tensions, il prenait de plus en plus de place… s’immisçait de plus en plus dans notre vie de famille. Nous n’avions plus qu’une seule idée en tête … qu’il s’en aille !

A bout de souffle, j’ai donc pris la décision d’appeler mon manager…

« Allo Luc, il faudrait qu’on parle du télétravail … là, j’ai besoin d’aide … je crois que je ne le supporte plus, il me bouffe… ! »

Camille BREQUE

Tu liras ces quelques lignes et tu sauras que c’est pour toi …

«Tu es du genre à ne rien lâcher et à aller au bout de ce que tu entreprends. Tu t’investis plus que de raison parce que pour toi bien n’est jamais assez. Tes collègues savent qu’ils peuvent compter sur toi, et ton professionnalisme pour trouver des solutions et pallier les dysfonctionnements.

Moi, je sais combien cela te coûte ! Je sais que souvent tu vas bien plus loin que ce dont tu te sens capable. Je sais l’énergie que tu mets à faire les choses mais surtout à ne pas montrer les efforts que ça te demande. Depuis longtemps tu essaies parce que tu veux y croire, mais aujourd’hui, même si tu as fini par trouver des repères dans cette zone d’inconfort, lorsque tu regardes derrière toi c’est surtout de la lassitude que tu ressens et bien moins de la fierté.

Tu as tellement espéré que ça s’arrête que maintenant que tu vois le bout du tunnel… tu as peur. Peur de ne pas y arriver, peur de ne pas être à la hauteur. Tu te rends compte que durant toutes ces  années où tu as tellement donné (du temps, de l’énergie… de toi), tu voulais seulement un peu de reconnaissance, de légitimité… ou autre chose d’ailleurs car tu as même fini par oublier ce que tu cherchais.

Alors tu hésites ! Il serait sans doute moins risqué de ne rien faire, de ne pas bouger et de continuer de subir. Fermer les yeux… attendre que les jours deviennent des semaines et les semaines des mois …

Le sais-tu ? A vouloir rester debout, à tenter de résister tu as perdu ta confiance en toi et le goût des choses simples. Aujourd’hui tu le sens, il te faut faire autrement. Lâcher-prise n’est pas abandonner, lâcher-prise c’est regarder une situation sous un autre angle et accepter de faire différent !

Aimes-tu la personne que tu es devenue ? Non ?! Ça tombe bien parce que ce n’est pas toi !

Toi, tu sais que derrière chaque échec, il y a une leçon à apprendre.

Toi, lorsque tu grandis, tu fais grandir les autres.

Toi, tu vas là où personne ne va !

Alors ne doute plus. Concentre-toi sur qui tu es et que tu as toujours été.

Et  entends que le plus important n’est pas de choisir le bon chemin, l’important est d’avancer… et quand tu seras à ta place, tu sauras ! »

– Anonyme –